Thursday 18 December 2014

The value of a regional bushmeat database

Francais
Les niveaux de la chasse de la viande de brousse sont considérés comme non viables en Afrique de l’ouest, alors que la plupart des études sont de courtes durées et se focalisent sur de petites régions. Des données à long terme sur des échelles régionales seraient meilleures pour comprendre les tendances générales et les changements dans les utilisations de la viande de brousse. De plus, cela apporterait de la valeur ajoutée utile à des stratégies de conservation nationales et internationales.

Une nouvelle étude décrit le développement d’une nouvelle base de données qui a rassemblé et synthétisé toutes les études quantitatives sur la viande de brousse dans la région. Cette base de données fournit de la ressource pour analyser les tendances dans la collecte, la consommation et le commerce de la viande de brousse à l’échelle nationale et internationale. Il s’agit d’un effort international qui inclut également la contribution de l’IRET et de Precious Woods du Gabon. Les données quantitatives sur les ventes de la viande de brousse, la consommation et le prélèvement de 177 espèces de 275 sites dans 11 pays en Afrique de l’ouest et du centre sont contenues dans cette base de données. Ces données sont utilisées pour aider à établir des priorités pour la recherche et la politique dans la région.  

English
Levels of bushmeat hunting are considered unsustainable in Western Central Africa, but most bushmeat studies are short-term and focus on small areas. Long-term data at regional scales would be much better to understand overall trends and changes in bushmeat use and provide more value for informing national and international conservation strategies.
A new study describes the development of a new database that has collated and synthesized all quantitative bushmeat studies in the region, and provides a resource for analyzing trends in bushmeat harvest, consumption and trade at the national and regional level. An international effort, it also includes contributions from IRET and Precious Woods Gabon. Quantitative data on bushmeat sales, consumption and offtake for 177 species from 275 sites in 11 countries in West and Central Africa are held in this database, and it is being used to facilitate priorities for research and policy in the region.

Reference (download pdf here)
Taylor, G., Scharlemann, J.P.W., Rowcliffe, M., Kümpel, N., Harfoot, M.B.J., Fa, J.E., Melisch, R., Milner-Gulland, E.J., Bhagwat, S., Abernethy, K. a., Ajonina, a. S., Albrechtsen, L., Allebone-Webb, S., Brown, E., Brugiere, D., Clark, C., Colell, M., Cowlishaw, G., Crookes, D., De Merode, E., Dupain, J., East, T., Edderai, D., Elkan, P., Gill, D., Greengrass, E., Hodgkinson, C., Ilambu, O., Jeanmart, P., Juste, J., Linder, J.M., Macdonald, D.W., Noss, a. J., Okorie, P.U., Okouyi, V.J.J., Pailler, S., Poulsen, J.R., Riddell, M., Schleicher, J., Schulte-Herbrüggen, B., Starkey, M., van Vliet, N., Whitham, C., Willcox, a. S., Wilkie, D.S., Wright, J.H., Coad, L.M., 2015. Synthesising bushmeat research effort in West and Central Africa: A new regional database. Biological Conservation 181, 199–205. doi:10.1016/j.biocon.2014.11.001

A new tool for detecting Ebola

Francais
Alors qu’Ébola continue de faire des ravages en Afrique de l’ouest, la capacité de détecter très tôt les signaux d’alertes de la maladie dans les pays endémiques voisins demeure une priorité et un défi en même temps. Ébola est un pathogène d’origine animale. Si ce dernier est détecté chez les animaux avant qu’il n’émerge chez les humains, cela peut alors être un moyen efficace pour réduire sa propagation dans le monde entier. En fait, le suivi des maladies de la faune sauvage devrait faire partie intégrante de tout système d’alerte rapide ayant pour but de prévenir la transmission des maladies zoonotiques aux humains. Ébola est réputé pour avoir dévasté les populations de grands singes dans le bassin du Congo et les épidémies humaines ont été associées à des contacts avec des carcasses infectées.
Le suivi d’Ébola chez les populations de grands singes a été traditionnellement compliqué à cause de la difficulté d’avoir des échantillons de sang et de tissue. Une nouvelle étude rapporte le développement de nouvelles méthodes qui permettent de détecter Ébola à partir des crottes de grands singes pour la première fois. L’équipe de WCS conduite par des vétérinaires a développé les techniques sur des échantillons collectés sur des gorilles dans la région d’Odzala en République du Congo qui fut affectée par une épidémie en 2005.

Ils ont réussi à détecter les anticorps d’Ébola dans environ 10% des gorilles, montrant que le virus n’avait pas tué tous les gorilles qui l’avaient contracté. Ils ont aussi détecté des anticorps dans des régions qui étaient connues pour n’avoir jamais été affecté avant. Cette technique permettra des meilleurs programmes de surveillance des maladies et aidera dans les essais de vaccination des grands singes qui sont en préparation en ce moment. Cela a également le potentiel de contribuer grandement à la gestion de la santé public dans des zones où la transmission grands singes-Homme peut subvenir.

English
As Ebola continues to ravage West Africa, the ability to detect early warning signs of the disease in neighbouring Ebola-endemic countries remains both a priority and a challenge. Ebola is a pathogen of animal origin, so if it can be detected it in animals before it emerges in humans, then this may be an effective way to reduce its spread worldwide. In fact, wildlife disease monitoring should be an integral part of any early warning system aimed at preventing the transmission of zoonotic diseases to humans; Ebola is known to have devastated ape populations in the Congo Basin and human outbreaks have been linked to contact with infected carcasses.
Monitoring Ebola in wild ape populations has traditionally been challenging, because of the difficulty in obtaining blood or tissue samples. A new study reports the development of novel methods that allow for Ebola to be screened for the first time in primate faeces.
The team led by WCS veterinarians developed the techniques on samples collected from gorillas in the Odzala region of the Republic of Congo, which was affected by a severe outbreak in 2005.
They managed to successfully detect Ebola antibodies in about 10% of gorillas, showing that the virus did not kill all gorillas who contracted it. They also detected antibodies in areas previously thought to be unaffected.
This technique will allow better disease surveillance programmes and aid ape vaccination trials that are currently under preparation. It also has the potential to greatly contribute to public-health management in areas where ape-human transmission is likely to occur.

Reference
Reed, P.E., Mulangu, S., Cameron, K.N., Ondzie, A.U., Joly, D., Bermejo, M., Rouquet, P., Fabozzi, G., Bailey, M., Shen, Z., Keele, B.F., Hahn, B., Karesh, W.B., Sullivan, N.J., 2014. A New Approach for Monitoring Ebolavirus in Wild Great Apes. PLoS Neglected Tropical Diseases 8, e3143. doi:10.1371/journal.pntd.0003143

Friday 28 November 2014

Etat des Forêts 2013 Rapport disponible en-ligne

Francais
Le rapport sur l’’état des forêts du bassin du Congo (The Forests of the Congo Basin - State of the Forest 2013) publié par l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC) est maintenant disponible en ligne. Entièrement disponible en français et en anglais, et téléchargeable par chapitre individuel, le rapport rassemble les contributions d’un large réseau international de collaborateurs afin d’aborder l’utilisation de la forêt, la gestion des forêts et les tendances, le changement climatique, la gestion des ressources naturelles, la gestion de la biodiversité et les pratiques d’utilisation des terres.

Il est à noter en particulier le chapitre 3 « Gestion et Conservation de la Biodiversité » qui a été rédigé par de nombreux contributeurs basés au Gabon. Ces derniers proviennent d’institutions et ONG telles que l’ANPN, L’université de Sterling, WCS, l’institut Smithsonian, Panthera, et RAPAC.

English
The Forests of the Congo Basin State of the Forest 2013 report has been published by OFAC and is now available online. Available in full in both French and English, or downloadable as individual chapters, the report collates contributions from a large network of international collaborators to cover forest use, forest management and trends, climate change, natural resource management, biodiversity management and land use practices.
Of particular note is Chapter 3 "Biodiversity Conservation and Management"  which has been co-authored by numerous Gabon-based contributors, including ANPN, University of Stirling, WCS, Smithsonian Institute, Panthera and RAPAC.

References
de Wasseige, C., Flynn, J., Louppe, D., Hiol Hiol, F., Mayaux, Ph. (Eds.), 2014. The Forests of the Congo Basin State of the Forest 2013. Weyrich, Belgium.

Marechal, C., Cawoy, V., Cocquyt, C., Dauby, G., Dessein, S., Douglas-Hamilton, I., Dupain, J., Fischer, E., Fouth Obang, D., Groom, Q., Henschel, P., Jeffery, K.J., Korte, L., Lewis, S.L., Luhunu, S., Maisels, F., Melletti, M., Ngoufo, R., Ntore, S., Palla, F., Scholte, P., Sonke, B., Stevart, T., Stoffelen, P., Van den Broeck, D., Walters, G., Williamson, L., 2014. Chapter 3: Biodiversity Conservation and Management, in: The Forests of the Congo Basin State of the Forest 2013. Weyrich, Belgium, pp. 67–96.

Where culture and conservation meet- the case of the Bateke fire drive

Francais
Une nouvelle étude répertorie les pratiques de chasse traditionnelle dans les plateaux Batéké. Examiné dans un contexte à la fois culturelle et de conservation, cet article fournit des renseignements sociaux précieux sur les pratiques de chasse dans ce paysage unique, le rôle du feu et l’intérêt d’intégrer en même temps les perspectives anthropologiques et de conservation en examinant les problèmes de la chasse. Des décomptes historiques, des entretiens et l’ethnographie sont utilisées pour décrire la maîtrise du feu dans la chasse du menacé céphalophe de Grimm, et examine simultanément les aspects culturels et le contexte plus large de la conservation autour de ce sujet.

English
A new study documents traditional hunting practices in the Bateke Plateau. Examined within a both a cultural and conservation framework, this paper offers a valuable social record of hunting practices in this unique landscape, the role of fire and the value of integrating both anthropological and conservation perspectives when examining hunting issues. Historical accounts, interviews and ethnography are used to describe the fire drive for hunting the endangered Grimm's duiker, and examine both the cultural aspects and the broader conservation context surrounding this.


Reference
Walters, G., Touladjan, S., Makouka, L., 2014. Integrating cultural and conservation contexts of hunting: the case of the Plateaux Bateke savannas of Gabon. African Study Monographs.

When conservation looks the wrong way- how lions went extinct in Congo

Francais
Une nouvelle étude met en lumière des opportunités manquées de conservation en documentant le déclin et l’extinction locale éventuelle des lions dans le parc national d’Odzala en République du Congo. L’équipe de chercheurs de Panthera et WCS a conduit une un suivi des pistes et des piégeages photographiques à travers le parc en 2007 afin de déterminer le statut actuel des carnivores dans la région. Les études ont confirmé la présence des carnivores tels que la hyène tachetée, le chat doré, le léopard, le serval, et la mangouste d’Égypte (le rat des pharaons), mais aucune trace de lion n’a été détectée.
Jadis considéré comme le dernier refuge des lions au Congo, les données historiques indiquent qu’ils n’ont plus été confirmés à Odzala depuis 1995. L’article va jusqu’à expliquer comment des apports importants de fonds de la conservation entre 1992-2010 ont manqué une opportunité en échouant de protéger l’habitat critique des lions. Au contraire, les activités furent focalisées sur les taxons forestiers. Cela a consisté essentiellement à regarder dans l’autre direction alors que la population déclinante des lions se dirigeait vers une extinction inévitable. Corroboré par le manque de preuves de leur présence ailleurs au Congo et au Gabon, les auteurs suggèrent que les lions ont maintenant disparu de ces deux pays.

Dans un environnement où il y a une forte pression de publication des résultats positifs et des exemples d’actions de conservation réussies, cet article relate un cas rare de l’importance de discuter et de publier également des résultats qui ne reflètent pas forcément des succès éclatants.

English
A new study highlights missed conservation opportunities by documenting the decline and eventual extirpation of lions in Odzala National Park, Republic of Congo. The team of researchers from Panthera and WCS conducted track surveys and camera-trapping across the park in 2007 to determine the current status of carnivores in the area. The surveys confirmed the presence of carnivores such as spotted hyena, golden cat, leopard, serval and Egyptian mongoose, but no trace of lions was detected.
Once hailed as the last stronghold for lions in Congo, historical records indicate that they have not been confirmed in Odzala since 1995. The article goes on to explain how a large injection of conservation funds between 1992-2010 missed an opportunity by failing to protect critical lion habitat, and instead, by focusing activities on forest taxa, essentially looked the other way as the dwindling lion population slid into inevitable extinction. Corroborated by a lack of evidence elsewhere in Congo and Gabon, the authors suggest that lions are now extinct in these two countries.
In an environment where there is strong pressure to publish positive results and conservation success stories, this article offers a rare example of how important it is to discuss and publish the less-than successes too.

Reference
Henschel, P., Malanda, G.-A., Hunter, L., 2014. The status of savanna carnivores in the Odzala-Kokoua National Park, northern Republic of Congo. Journal of Mammalogy 95, 882–892. doi:10.1644/13-MAMM-A-306

Friday 31 October 2014

New data on mandrills in Moukalaba-Doudou

Francais
Une première étude sur les mandrills de Moukalaba-Doudou a été publiée par l’université de Kyoto. Cette étude décrit la structure sociale des hordes de mandrills observées dans des enregistrements vidéo. C’est seulement le deuxième site, après la Lopé, où des données sont collectées sur des mandrills sauvages. Des hordes, de taille allant jusqu’à 440 individus, ont été enregistrées, composées principalement de femelles adultes avec seulement 2% de mâles adultes. Les auteurs suggèrent que le comportement grégaire observé lors de la progression est conforme avec les systèmes sociaux « non-imbriqués». Cette étude ouvre la voie à une meilleure compréhension des populations de mandrill dans toute leur aire de distribution.

English
A first publication on Moukalaba-Doudou mandrills has been published by Kyoto University. This study describes the social structure of mandrill hordes observed through video recordings and is only the second site, after Lope, to have collected such data on wild mandrills. Horde sizes of up to 440 individuals were recorded, composed mainly of adult females with only 2% adult males. The author suggests that the herding behaviour observed within the progression is consistent with non-nested social systems. This study paves the way for more comprehensive understanding of mandrill populations across their range.

Reference
Hongo, S., 2014. New evidence from observations of progressions of mandrills (Mandrillus sphinx): a multilevel or non-nested society? Primates 55, 473–481. doi:10.1007/s10329-014-0438-y

Monday 27 October 2014

Ivory trade is driving elephants to extinction

Francais
Une nouvelle étude a utilisé des données de suivi de carcasse d’éléphants du programme CITES MIKE dans des pays en Afrique centrale afin d’analyser les tendances des morts d’éléphants. Leurs résultats indiquent que le niveau de chasse illégale des éléphants est devenu non viable en 2010, avec une moyenne d’environ 33.630 éléphants tués par an. La chasse illégale était le plus répandue dans les populations d’Afrique centrale, avec 64% de déclin estimé entre 2002 et 2009, ce qui est remarquablement similaire des estimations de déclin des populations d’éléphants d’une étude récente menée par Maisels et al. (2013) (voir aussi le billet de blog : Greater than 60% decline in elephant populations in Central Africa since 2002).
Les données suggèrent que la chasse illégale a légèrement diminué en 2013, mais demeure non durable. Cet article est d’autant plus une preuve que le commerce de l’ivoire est la seule et la plus grande menace à la survie des éléphants d’Afrique. Sans solution globale urgente, le futur de l’espèce s’assombrit davantage encore.

English
A new study has used elephant carcass survey data collected from the CITES MIKE program in countries across Africa to analyse trends in elephant deaths. Their results indicate that levels of illegal killing of elephants became unsustainable in 2010, with an average of ∼33,630 elephants killed per year. Illegal killing was most pervasive in Central African populations, with a 64% decline estimated between 2002 and 2009, which is remarkably similar to estimates of elephant population decline from a recent study conducted by Maisels et al. (2013) (see also Blogpost: Greater than 60% decline in elephant populations in Central Africa since 2002)
Data suggest rates of illegal killing reduced slightly in 2013, but were still unsustainable. This article is yet more proof that the ivory trade is the single, greatest threat to the survival of African elephants, and without urgent global solutions, the future of the species gets increasingly bleaker.


References
Wittemyer, G., Northrup, J.M., Blanc, J., Douglas-Hamilton, I., Omondi, P., Burnham, K.P., 2014. Illegal killing for ivory drives global decline in African elephants. Proceedings of the National Academy of Sciences 111, 13117–13121. doi:10.1073/pnas.1403984111


Maisels, F., Strindberg, S., Blake, S., Wittemyer, G., Hart, J., Williamson, E.A., Aba’a, R., Abitsi, G., Ambahe, R.D., Amsini, F., Bakabana, P.C., Hicks, T.C., Bayogo, R.E., Bechem, M., Beyers, R.L., Bezangoye, A.N., Boundja, P., Bout, N., Akou, M.E., Bene, L.B., Fosso, B., Greengrass, E., Grossmann, F., Ikamba-Nkulu, C., Ilambu, O., Inogwabini, B.-I., Iyenguet, F., Kiminou, F., Kokangoye, M., Kujirakwinja, D., Latour, S., Liengola, I., Mackaya, Q., Madidi, J., Madzoke, B., Makoumbou, C., Malanda, G.-A., Malonga, R., Mbani, O., Mbendzo, V. a, Ambassa, E., Ekinde, A., Mihindou, Y., Morgan, B.J., Motsaba, P., Moukala, G., Mounguengui, A., Mowawa, B.S., Ndzai, C., Nixon, S., Nkumu, P., Nzolani, F., Pintea, L., Plumptre, A., Rainey, H., de Semboli, B.B., Serckx, A., Stokes, E., Turkalo, A., Vanleeuwe, H., Vosper, A., Warren, Y., 2013. Devastating Decline of Forest Elephants in Central Africa. PloS One 8, e59469. doi:10.1371/journal.pone.0059469


Saturday 23 August 2014

New species of orchid for the Monts de Cristal

Francais
Bulbophyllum est le plus grand genre d’orchidées connu en science, avec environ 46 espèces déjà décrites au Gabon. Dans une nouvelle étude publiée par nos collègues du «Missouri Botanical Gardens », une nouvelle espèce d’orchidée - Bulbophyllum pauwelsianum – a été décrite à partir de deux spécimens collectés dans le Parc National des Monts de Cristal.



Bulbophyllum saltatorium, most closely related to B. pauwelsianum. Source:  http://www.orchid-africa.net/espece_detail.asp?espPK=13502



English
Bulbophyllum is the largest genus of Orchids known to science, with about 46 species already described for Gabon. In a new study published by colleagues at the Missouri Botanical Gardens, a new species of orchid- Bulbophyllum pauwelsianum - is described from two specimens collected in the Monts de Cristal National Park.


Reference
Stevart, T., Biteau, J. P., Cawoy, V., & Droissart, V. (2014). Taxonomy of Atlantic Central African orchids 3. A new species of Bulbophyllum Thouars (Orchidaceae) from the Monts de Cristal, Gabon. Phytotaxa, 177(1), 26–34.

Gabon's oil platforms are biodiversity hotspots

Francais
La première publication scientifique des activités conduites dans la stratégie “Gabon bleu” révèle une riche biodiversité associée avec les plateformes pétrolière offshores. Les plateformes pétrolières peuvent agir comme des récifs artificiels, fournissant une matrice complexe qui sert d’habitat à un grand nombre d’espèces, et agit de facto comme une aire protégée marine, puisque la pêche au chalut est exclue dans ces zones. Cependant, jusqu’à maintenant, on ne connaissait rien des communautés marines associées avec ces structures au Gabon. Des études sous-marines ont été conduites sur 10 plateformes appartenant à Total Gabon, Vaalco, et Perenco en 2012. Les communautés benthiques sur les anciennes et larges plateformes au nord étaient différentes de celles plus récentes, petites, et près des côtes au sud ; les premières étant dominées par un madréporaire solitaire Tubastraea sp, alors que les dernières le sont par une espèce de balane Megabalanus tintinnabulum. La biomasse estimée des poissons dépassait une tonne et était dominée par les barracudas, les coureur arc-en-ciel (ou comète saumon) et les carangues. Le tiers de toutes les espèces de poissons identifiées sur les plateformes étaient de nouvelles espèces pour le Gabon ; 6% étaient nouvelles pour l’Afrique tropicale occidentale ; cependant, des espèces invasives ont été également documentées. La présence de ces plateformes est supposé augmenter en même temps la connectivité écologique et la biodiversité régionale, mais aussi d’agir comme vecteurs d’espèces invasives. Avec la création imminente du réseau des parcs marins, on espère que ces plateformes vont agir comme zones de reconstitution pour les parcs marins et être d’une importance capitale pour la conservation des ressources halieutiques.

English
The first scientific publication from activities conducted under the 'Gabon Bleu' strategy reveals a wealth of biodiversity associated with offshore oil platforms. Oil platforms can act as artificial reefs, providing a complex matrix that serves as important habitat for numerous species, and act as de facto marine protected areas, as trawl-fishing is excluded in these zones. However until now nothing was known about the marine communities associated with these structures in Gabon. Underwater surveys were conducted on 10 platforms belonging to Total Gabon, Vaalco and Perenco in 2012. Benthic communities on older, larger platforms in the north were different to those on smaller, platforms in the south and those closer to shore; the former being dominated by a solitary cup coral Tubastraea sp, the latter by a barnacle species Megabalanus tintinnabulum. The estimated fish biomass exceeded 1 ton and was dominated by barracuda, rainbow runner and jacks. A third of all fish species identified on the platforms were new species for Gabon; 6% were new to tropical West Africa; however, invasive species were also documented. The presence of these platforms is thought to both increase ecological connectivity and regional biodiversity, but also act as vectors for invasive species. With the creation of the marine parks network imminent, it is hoped these platforms will act as areas of replenishment for the marine parks and be of great value to fisheries conservation.

Reference
Friedlander, A. M., Ballesteros, E., Fay, M., & Sala, E. (2014). Marine communities on oil platforms in Gabon, west Africa: high biodiversity oases in a low biodiversity environment. PloS One, 9(8), e103709. doi:10.1371/journal.pone.0103709

Sunday 17 August 2014

The economic value of Gabon’s medicinal plant market

En Francais
La médecine traditionnelle est la principale forme de soins médicaux pour beaucoup d’africains ; notamment au Gabon, où les valeurs culturelles et médicinales de la flore locale sont reconnues depuis longtemps. Cependant, en dépit de l’importance du marché de la médecine traditionnelle dans la vie de beaucoup de gabonais, on en connait beaucoup moins de sa valeur économique et des facteurs socio-économiques qui la gouvernent.

Une nouvelle étude a examiné pour la première fois le marché des plantes traditionnelles au Gabon. Les chercheurs de l’université de Lieden et Wageningen en Hollande ont visité 14 stands de marché à travers le Gabon, effectuant des enquêtes et collectant du matériel de plantes pour l’identification. Ils ont découvert un marché riche en diversité ; 263 produits différents de plantes de 217 espèces ont été identifiés, avec les familles des Leguminosae et Rubiacea étant les plus représentées. L’utilisation dans les rituels était la raison la plus souvent citée de la vente de plantes, suivie par les soins médicaux aux femmes et aux enfants. Dix-huit espèces constituent presque 50% du volume des produits, les fruits de Tetrapleura tetraptera et les graines de myristica étant les plus communs. Ces derniers sont utilisés comme épices dans les rituels. En extrapolant à partir de leur base de données, les chercheurs estiment que le marché des plantes traditionnelles au Gabon vend environ 27 tonnes de produits de plantes médicinales chaque année, avec une valeur de 1,5 million de dollar américain. Cette étude fourni une information de base précieuse d’une partie de l’économie qui était précédemment non quantifiée, mais qui est culturellement importante. De telles données pourraient être utiles au gouvernement au moment où il développe une législation pour appliquer le protocole de Nagoya et ambitionne de développer un secteur durable de produits forestiers non-ligneux.

In English
Traditional medicine is the primary form of healthcare for many Africans; this includes Gabon, where the cultural and medicinal value of native flora has long been recognised. However, despite the importance of the traditional medicine market in the lives of many Gabonese, much less is known about its economic value and the socio-economic factors that drive it.

A new study takes a first look at the traditional plant market in Gabon. Researchers from Lieden and Wageningen Universities in Holland visited 14 market stalls across Gabon, conducted surveys and collected plant material for identification. They discovered a market rich in diversity; 263 different plant products from 217 species were identified, with the Leguminosae and Rubiacea families most represented. Ritual use was the most commonly cited reason for plant sales, followed by women’s health and childcare. 18 species made up nearly 50% of the volume of products, with Tetrapleura tetraptera fruits and Monodora myristica seeds the most common, both of which are used as a spice and in rituals. Extrapolating from their data-set, the researchers estimate that the traditional plant market in Gabon sells around 27 tons of medicinal plant products annually, with a value of US $1.5 million. This study provides valuable baseline information about a previously unquantified, but culturally important part of the national economy. Such data should be useful to the government as it develops legislation for implementing the Nagoya Protocol, and strives to develop a sustainable non-timber forest product sector. 

Reference
Towns, A. M., Quiroz, D., Guinee, L., de Boer, H., & van Andel, T. (2014). Volume, value and floristic diversity of Gabon׳s medicinal plant markets. Journal of Ethnopharmacology, 1–10. doi:10.1016/j.jep.2014.06.052

Monday 4 August 2014

New gecko species for Gabon

Francais
Une nouvelle espèce de gecko a été décrite au Gabon. Le gecko bandé « à demi-doigts » - Hemidactylus fasciatus- était initialement considéré comme une seule espèce à large distribution sur toute l’Afrique équatoriale. Cependant, une étude génétique récente a révélé qu’elle constituait un complexe d’espèces cryptiques d’au moins cinq espèces (Leache and Fujita, 2010). Dans cette nouvelle étude (Wagner et al., 2014), les chercheurs ont examiné les données génétiques et les caractéristiques morphologiques des spécimens issus des musée et ils ont proposé une nouvelle taxonomie pour le complexe qui comprend six espèces au total. À l’intérieur de ce complexe, Hemidactylus coalescens est reconnu comme une nouvelle espèce pour le Gabon, apparaissant du centre du Cameroun au sud du Gabon.

English
A new species of gecko has been described for Gabon. The banded half-toed gecko- Hemidactylus fasciatus- was originally thought to be a single widespread species occurring across equatorial Africa, but a recent genetic study revealed it to be a cryptic species complex of at least five species (Leache and Fujita, 2010). In this new study (Wagner et al., 2014), researchers examined the genetic data, along with morphological characteristics from museum specimens and proposed a new taxonomy for the complex that include a total of six species. Within this, Hemidactylus coalescens is identified as a new species for Gabon, occurring from central Cameroon to southern Gabon.

Hemidactylus fasciatus 
(source: https://www.hippocampus-bildarchiv.de/tier_11514_Hemidactylusfasciatus.htm)

References
Wagner, P., Leaché, A. D., & Fujita, M. K. (2014). Description of four new West African forest geckos of the Hemidactylus fasciatus Gray , 1842 complex, revealed by coalescent species delimitation. Bonn Zoological Bulletin, 63(1), 1–14.

Leaché, A., & Fujita, M. (2010). Bayesian species delimitation in West African forest geckos (Hemidactylus fasciatus). Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 277, 3071–3077.

Thursday 24 July 2014

Young gorillas drop food to their elders

Francais
Une nouvelle étude de nos collègues de PROCOBHA nous donne un aperçu intéressant sur le comportement alimentaire des gorilles. En observant le groupe habitué ‘Gentil’ dans le Parc National de Moukalaba-Doudou, les chercheurs ont découvert que lorsqu’ils se nourrissent dans les arbres, les gorilles laissent souvent tomber leur nourriture. Cependant, cela est presque souvent fait lorsque d’autres gorilles sont assis en dessous, et cela n’est presque jamais fait lorsqu’il n’y a pas de gorilles sur le sol, suggérant que la nourriture est laissée tomber de façon délibérée pour les autres.
Les chercheurs ont alors examiné l’âge et le sexe des « donneurs » et de leurs receveurs. Sans surprise, les dos argentés étaient souvent les receveurs, mais jamais les « donneurs ». En fait, la majorité des « donneurs » de nourriture étaient immature ; dans 90% des cas, les receveurs étaient plus âgés que les « donneurs ». Plus précisément, le scénario le plus commun était que les jeunes individus laissent tomber la nourriture pour les demi-frères et sœurs ainés.

Le groupe ‘Gentil’ est un grand groupe de gorilles, avec 22 membres qui y ont été sevrés. Il est difficile pour un nombre important de gorilles de se nourrir au même moment sur un seul arbre, et les jeunes gorilles ont plus de chance de perdre contre les individus plus âgés. Cela étant, les auteurs suggèrent que ce comportement est une tactique développé par les jeunes gorilles pour défendre leurs parcelles d’alimentation et éviter la compétition dans les arbres.

English
A new study from our colleagues at PROCOBHA gives us an interesting insight into the feeding behaviour of gorillas. By observing the habituated ‘Gentil’group  in Moukalaba-Doudou NP,  researchers discovered that when feeding in trees, gorillas often drop their food. However, this is almost always done when other gorillas are sitting underneath, and almost never done when there are no gorillas on the ground, suggesting that food is being dropped deliberately to others.
The researchers then looked at the age and sex of the droppers and their recipients. Unsurprisingly, silverbacks were often receivers, but never droppers. In fact, the majority of food droppers were immature gorillas; in 90% of cases the recipients were older than the droppers. More specifically, the most common scenario was a young individual dropping food to an elder half-sibling.

Group Gentil is a large gorilla group, with 22 weaned group members. It is difficult for large numbers of gorillas to feed at the same time in a single tree, and younger gorillas are more likely to lose out against older individuals. Given this, the authors suggest that this behaviour is a tactic developed by younger gorillas to defend their feeding patches and avoid competition in trees. 

Reference
Iwata, Y. (2014). Food dropping as a food transfer mechanism among western lowland gorillas in Moukalaba-Doudou National Park, Gabon. Primates, 55, 353–358. doi:10.1007/s10329-014-0417-3

Tuesday 8 July 2014

New data on chimp tool use in Moukalaba-Doudou

Francais
Les chercheurs de l’USTM et de l’Université de Kyoto viennent tout juste de publier une nouvelle étude sur l’utilisation des outils par les chimpanzés à Moukalaba-Doudou. L’équipe suit une communauté de chimpanzés dans la région du mont Doudou dans le parc depuis 2012, où ils ont pu collecter directement et indirectement des données sur l’utilisation des outils. Leurs résultats confirment des découvertes d’études antérieures sur l’utilisation des outils au Gabon. Les chimpanzés utilisent des morceaux de bois épais avec des extrémités arrondies pour craqueler les ouvertures de ruches et des morceaux de bois plus fins pour élargir les ouvertures et extraire le miel. Ils ont aussi observé un chimpanzé marteler avec un morceau de bois un arbre creux sur le sol, alors qu’un deuxième chimpanzé attendait à l’extrémité de l’arbre. Alors que les données concluantes manquent, les auteurs spéculent que le morceau de bois était utilisé pour faire sortir un petit mammifère. Si cela est vrai, ce serait la première fois que l’on reporterait les chimpanzés d’Afrique centrale chassant avec des outils.
 
English
Researchers from USTM and Kyoto University have just published a new study on chimp tool use in Moukalaba-Doudou. The team has been following a community of chimpanzees in the Mont Doudou region of the park since 2012, where they have collected direct and indirect data on tool use. Their results confirm previous findings of tool use in Gabon. Chimps use thick sticks with blunt ends to crack open the entrances of beehives, and thinner sticks to enlarge entrances and extract honey. They also observed a chimp pounding a hollow log on the ground with a stick, while a second chimp waited at the end of the log. While conclusive data are lacking, they speculate that the stick was being used to drive out a small mammal. If true, this would be the first documentation of Central African chimpanzees hunting with tools.

Reference
Ebang Ella, GW and Yamagiwa, J (2014). Use of tool sets by chimpanzees for multiple purposes in Moukalaba-Doudou National Park, Gabon. Primates DOI 10.1007/s10329-014-0431-5


Thursday 3 July 2014

Whale shark bycatch is high in Gabon, but impact is low

Francais
Le requin-baleine (Rhincodon typusis) est le poisson le plus large du monde et il se trouve dans les eaux tropicales à travers le monde. Les populations sont considérées comme étant menacées par la pêche au harpon et les pratiques de pêche illégale. Le requin-baleine est d’ailleurs sous le statut de Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN, sur l’Appendice II de la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices appartenant à la Faune Sauvage (ou Convention de Bonn), et également sur l’Appendice II de la CITES. Cependant, on ne sait pas grand chose de l’interaction entre les requins-baleines avec la pêche, ou ce qui arrive aux prises accidentelles.
Une étude récente a examiné l’impact de la pêche sur les requins-baleines. L’équipe, qui comprenait des chercheurs de l’IRD, a examiné une grande base de donnée des registres de bord des bateaux de pêche espagnols et français sur une période de 30 ans dans les océans Atlantique et Indien en même temps. Ils ont identifié des points chauds majeurs d’observation des requins-baleines et de prises accidentelles des côtes du Gabon jusqu’en Angola. Cependant, le taux de mortalité des requins capturés était très faible : seulement deux des 145 requins-baleines capturés par les filets étaient morts (et aucun ne l’était près des eaux gabonaises).
Les résultats de cet article suggèrent que le Gabon pourrait abriter une importante population de requins-baleines. Dans plusieurs endroits du monde, le tourisme de plongée s’est développé autour de cette espèce, et s’est révélé être très lucratif.  Étant donné le fort taux des incidences de captures accidentelles des requins-baleines observé dans cette région, les auteurs souligne l’importance du suivi post-lâcher à long terme.
                                Source: http://en.wikipedia.org/wiki/File:Whale_shark_Georgia_aquarium.jpg#metadata 

English
The whale shark (Rhincodon typusis) is the world's largest fish and found in tropical waters around the world. Populations are thought to be threatened by harpoon fishing and unregulated fishing practices, and it is on the IUCN red-list as Vulnerable, on Appendix II of the Convention of Migratory Species of Wild Animals, and also CITES Appendix II. However, not much is known about the interaction of whale sharks with fisheries, or what happens to accidental bycatch.
A recent study looked at the impacts of fishing on whale sharks. The team, which included researchers from IRD, looked at a large data-set of Spanish and French fishing boat logbooks over a 30 year period in both the Atlantic and Indian Oceans. They found major hotspots of whale shark sightings and bycatch off the coast of Gabon and down to Angola. However, the mortality rates of the captured whales was very low: only two of the 145 whale sharks caught by nets died (and neither of these were near Gabonese waters).
The results from this paper suggest that Gabon may harbour an important population of whale sharks. In several locations around the world dive tourism has developed around this species, and has proven to be very lucrative. Given the high rate of incidental whale shark capture observed in this area, the authors highlight the importance of long-term post-release monitoring.

Reference
Anna Capietto, Lauriane Escalle, Pierre Chavance, Laurent Dubroca, Alicia Delgado de Molina, Hilario Murua, Laurent Floch, Alain Damiano, David Rowat, Bastien Merigot (2014). Mortality of marine megafauna induced by fisheries: Insights from the whale shark, the world’s largest fish. Biological Conservation. 174:147–151. 

Tuesday 1 July 2014

Bats with fragmented ranges harbour more viruses

Francais
Nos collègues du CIRMF ont récemment publié une étude sur les réservoirs viraux chez les chauves-souris. Les chercheurs ont examiné la présence des virus sur près de 7000 chauves-souris appartenant à 15 espèces qu’ils avaient collectées sur plusieurs années au Gabon, République du Congo, RCA et au Sénégal. En combinant leurs résultats avec ceux déjà publiés dans la littérature, ils ont mis à jour les listes des virus pour chaque espèce. Ils ont alors comparé la richesse virale aux données écologiques obtenues dans la littérature, notamment les distributions géographiques de chaque espèce prises du site web de l’UICN. Ils ont trouvé que la richesse virale chez les chauves-souris était grande chez les chauves-souris de grande taille qui avaient une aire de distribution plus large et plus fragmentée. Il n’y avait pas de lien entre les comportements migratoires ou sédentaires et la richesse virale.

Les auteurs attribuent ce résultat aux processus biogéographiques liés à l’expansion et contraction historique de l’aire de distribution des chauves-souris, au lieu des pertes récentes d’habitats dues aux hommes. Ils considèrent cependant que ces pertes d’habitats sont un processus indépendant. Les chauves-souris sont des réservoirs pour beaucoup de virus et les auteurs révèlent l’importance de prendre en compte l’étendue de la fragmentation pour comprendre les modes de circulation virale et des maladies infectieuses émergentes en Afrique.

English
Our colleagues at CIRMF have recently published a study on viral reservoirs in bats. The researchers screened for viruses in almost 7,000 bats of 15 species that they collected in Gabon, R. Congo, CAR and Senegal over several years. Combining their results with published literature, they updated virus lists for each species. They then compared viral richness to ecological data taken from the literature, including the geographical distributions of each species taken from the IUCN website. They found that viral richness in bats was greater in large-bodied bats which had larger, and more fragmented range areas. There was no relationship found between migratory or roosting behaviour and viral richness. 
The authors attribute this result to bio-geographical processes linked to the historical expansion and contraction of bat species distribution range, rather than recent human-induced habitat loss, which they consider to be an independent process. Bats are reservoirs for many viruses and the authors highlight the importance of considering range fragmentation to understand patterns of viral circulation and emerging infectious disease in Africa.

Reference (download pdf at this link)
Maganga GD, Bourgarel M, Vallo P, Dallo TD, Ngoagouni C, et al. (2014) Bat Distribution Size or Shape as Determinant of Viral Richness in African Bats.PLoS ONE 9(6): e100172. doi: 10.1371/journal.pone.0100172


Monday 30 June 2014

Franceville fossils inhabited a diverse marine ecosystem

Francais
De nouvelles révélations ont été publiées par l’équipe qui avait découvert les fameux fossiles de Franceville. La découverte originelle avait réécrit les livres sur l’Évolution lorsque les fossiles avaient été datés à 2,1 milliards d’années, repoussant l’origine estimée de la vie multicellulaire de 1,5 milliards d’années, et plaçant le Gabon à l’épicentre des origines des formes de vie complexe sur Terre.

Dans cette nouvelle étude, l’équipe franco-gabonaise dirigée par le Pr Albani de l’université de Poitiers, rapporte avoir identifié plus de 400 spécimens de forme, taille, et structures variables, indiquant une grande diversité biotique qui habitait un écosystème marin oxygéné. Cette diversité coïncide avec l’augmentation des teneurs en oxygène dans l’atmosphère observés entre 2,3 et 2 milliards d’années, ce qui est considéré comme ayant facilité l’évolution des formes de vie complexe. Cette étude soulève beaucoup de questions sur l’histoire de la biosphère sur toute la planète.

English
New revelations have been published by the team who discovered the famous Franceville fossils. The original discovery rewrote evolutionary books when the fossils were dated to 2.1 billion years old, pushing back the estimated origin of multi-cellular life by 1.5 billion years, and placing Gabon at the epi-centre of the origins of complex life on earth.
In this new study, the Franco-Gabonese team, led by Prof Albani from the University of Poitiers, reports having identified more than 400 specimens of variable shape, size and structure, indicating a high biotic diversity that inhabited an oxygenated marine ecosystem. This diversity coincides with a rise in atmospheric oxygen levels observed between 2.3 and 2 billion years ago, which is thought to have facilitated the evolution of complex life-forms. This study raises many questions about the history of the biosphere across our planet. 

See also:
http://www.legabon.org/l-actualite/toute-l-actualite/24408/nouvelle-revelation-sur-les-fossiles-du-gabon

Reference (download article at this link)
Abderrazak El Albani, Stefan Bengtson, Donald E. Canfield, Armelle Riboulleau, Claire Rollion Bard, Roberto Macchiarelli, Lauriss Ngombi Pemba, Emma Hammarlund, Alain Meunier, Idalina Moubiya Mouele, Karim Benzerara, Sylvain Bernard, Philippe Boulvais, Marc Chaussidon, Christian Cesari, Claude Fontaine, Ernest Chi-Fru, Juan Manuel Garcia Ruiz, François Gauthier-Lafaye, Arnaud Mazurier, Anne Catherine Pierson-Wickmann, Olivier Rouxel, Alain Trentesaux, Marco Vecoli, Gerard J. M. Versteegh, Lee White, Martin Whitehouse, Andrey Bekker (2014). The 2.1 Ga Old Francevillian Biota: Biogenicity, Taphonomy and Biodiversity. PLOSONE, 10.1371/journal.pone.0099438


El Albani A, Bengtson S, Canfield DE, Bekker A, Macchiarelli R, et al. (2010) Large colonial organisms with coordinated growth in oxygenated environments 2.1Gyr ago. Nature 466: 100–104. doi: 10.1038/nature09166

Bird migration routes tracked by feathers

Francais
Les analyses des isotopes des plumes d’oiseaux collectées dans le Nord de l’Europe peuvent révéler des informations sur les mouvements migratoires des oiseaux. La technique examine le ratio des isotopes stables de l’hydrogène (δ2H), du carbone (δ13C), et du nitrogène (δ15N) dans les plumes afin d’aider à déduire leur site d’hivernage et les routes probables de migration. Cette méthode a récemment été utilisée pour suivre les voies du Gobemouche noir, à collier, et les hybrides à travers l’Afrique subsaharienne au Gabon et au Congo. Les chercheurs ont développé des modèles multi-isotopes spatialement explicites afin d’attribuer les individus à des sites d’hivernage probable, évaluer le chevauchement spatial des supposés sites d’hivernage des deux espèces parentes et déterminer les régions d’hivernage pour les hybrides.
Les cartes d’attribution chevauchent, mais ne correspondent pas exactement aux cartes de distribution de chaque espèce. Cette méthode, validée de plus par les dispositifs de suivi individuel, pourrait être utile pour affiner les cartes de distribution des oiseaux migrateurs.

English
Isotope analysis from bird feathers collected in Northern Europe can reveal information about the migration patterns of birds. The technique looks at stable isotope ratios of hydrogen (δ2H), carbon (δ13C) and nitrogen (δ15N) in feathers in order to help infer their wintering grounds and most likely migration routes. This method has recently been used to follow the paths of pied, collared and hybrid flycatchers across Subsaharn Africa into Gabon and Congo. The researchers developed spatially explicit multi-isotope models to assign individuals to putative wintering grounds, assess the spatial overlap in the presumed wintering grounds of the two parental species and determine potential wintering regions for the hybrids.
The assignment maps overlap with, but do not exactly match the existing distribution maps for each species. Further validated by individual tracking devices, this method could be useful for refining distribution maps for migratory birds.

Reference (Download pdf at this link)
Veen T, Hjernquist MB, Van Wilgenburg SL, Hobson KA, Folmer E, et al. (2014) Identifying the African Wintering Grounds of Hybrid Flycatchers Using a Multi–Isotope (2H, δ13C,δ15N Assignment Approach. PLoS ONE 9(5): e98075. doi:10.1371/journal.pone.0098075

Friday 6 June 2014

First ape Ebola vaccine successfully tested on chimpanzees

Francais
Les tests de laboratoire sur des chimpanzés captifs sont extrêmement controversés, et seulement deux pays dans le monde, les États-Unis et le Gabon, permettent encore la recherche biomédicale sur les chimpanzés. Cette situation ne devrait certainement pas se poursuivre face à la pression internationale pour protéger les primates non-humains des traitements contraires à l’éthique.
Cependant, une nouvelle étude remet en cause cette idéologie, en démontrant que les tests expérimentaux sur des chimpanzés captifs sont effectivement nécessaires pour sauvegarder les primates non-humains de l’extinction. Dans une première étude de ce genre, un vaccin d’Ébola conçu pour être utilisé sur les primates non-humains a été testé avec succès sur des chimpanzés captifs. Cette étude, menée par Peter Walsh et ses collègues aux États-Unis, a développé un vaccin à partir de pseudo-particules virales (VLP) qui ne sont pas des virus vivant et sont considérées comme relativement sûres. Les chimpanzés vaccinés n’ont pas été exposés à Ébola et les chercheurs ont regardé les signes cliniques de la maladie et de réponse immunitaire. Aucun chimpanzé n’a manifesté la maladie et les réponses immunitaires étaient fortes, indiquant que le vaccin n’a pas d’impact négatif sur la santé de chimpanzés en captivité
Cet essai est simplement la première étape d’un long processus avant que les vaccins d’Ébola soient efficacement testés sur les populations de primates non-humains. Cependant, la communauté internationale aura premièrement besoin de soutenir les tests en laboratoire sur les chimpanzés en captivité pour des objectifs de conservation. La législation récente en Europe apporte son soutien à ce sujet ; une directive de 2010 interdit l’utilisation des primates non-humains dans la recherche, excepté si cette recherche a pour but la préservation de ces espèces ou est liée est des conditions mettant en danger la survie des êtres humains lorsqu’aucune autre espèce ou méthode ne peut être utilisée. Avec les épidémies récentes d’Ébola en Afrique de l’ouest qui montrent que la maladie touche encore des populations fragiles sauvages, le temps semble être compté.

English
Laboratory testing on captive chimpanzees is extremely controversial, and only two countries in the world, USA and Gabon, still permit bio-medical research on chimpanzees. This situation is unlikely to continue in the face of growing international pressure to protect apes from unethical treatment.
However, a new study challenges this ideology, by arguing that experimental testing on captive chimpanzees is actually necessary to save wild apes from extinction. In a first study of its kind, an Ebola vaccine designed for use on wild apes has been successfully tested on captive chimpanzees. Conducted by Peter Walsh and his colleagues in the USA, the vaccine was developed from virus-like particles (VLP), which is not live virus and is considered relatively safe. Vaccinated chimps were not exposed to Ebola, and the researchers looked for signs of clinical disease, and immune responses. No chimps exhibited disease, and immune responses were strong, indicating that the vaccine had no negative health impacts on captive chimps.
This trial is just the first step along a long path before Ebola vaccines can be effectively tested on wild ape populations, but the international community will first need to support laboratory testing on captive chimps for conservation purposes. Recent legislation in Europe does support this; a 2010 directive bans the use of great apes in research, except if that research is aimed at the preservation of those species or is related to life-threatening conditions in human beings where no other species or method could be used. With recent outbreaks of Ebola in West Africa showing the disease is still hitting fragile wild populations, time may be running out.

Reference
Warfield, K.L., Goetzmann, J.E., Biggins, J.E., Kasda, M.B., Unfer, R.C., Vu, H., Aman, M.J., Olinger, G.G., and Walsh, P.D (2014). Vaccinating captive chimpanzees to save wild chimpanzees. Proceedings of the National Academy of Sciences.





Friday 23 May 2014

Thousands of chimpanzees discovered in DRC

Francais
Un groupe de chercheurs de l’Institut Max Planck a découvert une large population de Chimpanzés de l’Est (Pan troglodytes schweinfurthii) dans une forêt reculée du nord de la République Démocratique du Congo. La région de Bili-Uere est une petite zone connue en dehors de l’aire de répartition jusqu’alors prédite des populations de chimpanzés qui n’a jamais été considérée pour la conservation des chimpanzés. Elle a été étudiée par l’équipe à travers des marches de reconnaissance (recce walks) et des lignes transects pendant plusieurs années. Cette équipe a trouvé des nids de chimpanzés s’étalant sur une large région de 50 000 km2 et représentant des milliers d’individus. Alors que cette nouvelle apporte de l’espoir, cette zone n’est actuellement pas protégée et est sous la menace de la destruction de l'habitat, l’exploitation minière et la chasse. Cet article révèle les dangers d’utiliser des jeux de données incomplets pour prédire la distribution des espèces et attribuer des (faibles) priorités de conservation à des zones qui n’ont pas encore été étudiées.

English
A group of researchers at the Max Planck Institute have discovered a large population of Eastern chimpanzees (Pan troglodytes schweinfurthii) in a remote forest in northern Democratic Republic of Congo. The Bili-Uere region is a little-known area outside the range previously predicted for chimpanzee populations, and had not been targeted for chimpanzee conservation. It was surveyed by the team through recce walks and line transects over several years, who found chimpanzee nests spanning a massive 50,000 km2 area, and representing thousands of individuals. While this news brings hope, this area is currently unprotected and under threat from habitat destruction, mining and hunting. This paper highlights the dangers of using incomplete data-sets to predict species distributions and assign (low) conservation priorities to areas that have not been surveyed.

Reference
Thurston C. Hicks, Sandra Tranquilli, Hjalmar Kuehl, Geneviève Campbell, Jeroen Swinkels, Laura Darby, Christophe Boesch, John Hart, Steph B.J. Menken. Absence of evidence is not evidence of absence: Discovery of a large, continuous population of Pan troglodytes schweinfurthii in the Central Uele region of northern DRC. Biological Conservation, 05.02.2014, DOI: 10.1016/j.biocon.2014.01.002 

Friday 16 May 2014

Understanding the role of plant-based medicine in women's health in Gabon

Francais
Le taux de mortalité maternelle est relativement élevé au Gabon ; 230 morts pour 10 000 naissances en 2010 comparé à 8 en France. À cause du manque d’accès aux infrastructures médicales, la médecine traditionnelle est la première source de soins médicaux pour beaucoup de personnes. Cependant, les modes d’utilisation et la connaissance de la médecine basée sur les plantes, comment cela est lié à la santé des femmes et comment cela correspond étroitement aux problèmes de santé priorisés par les gouvernements nationaux et les organisations internationales sont mal compris. Les chercheurs de l’université de Lieben en Hollande ont récemment terminé une étude sur ce sujet au Gabon et au Benin. Ils ont effectué des entrevues et des questionnaires avec des groupes de femmes et des professionnels de santé et ils ont collecté du matériel végétal, notamment à l’intérieur des parcs nationaux.
Selon les statistiques, les premières causes de mortalité maternelle qui sont priorisées par les gouvernements nationaux en Afrique de l’Ouest sont l’hémorragie, la septicémie, et les problèmes d’hypertension. Cependant, les femmes et les professionnels de santé ont cité d’autres problèmes de santé tels que les menstruations et l’infertilité comme étant les problèmes de santé gynécologiques les plus importants au Gabon ; et les professionnels de santé ont identifié les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) comme étant le principal problème, avec un lien causal fort entre les IST, les avortements clandestins, et l’infertilité.
Au moins 189 espèces de plantes sont utilisées au Gabon par les femmes pour les soins de santé traditionnels ; la plupart des espèces sont utilisées pour la grossesse, les nettoyages vaginaux et l’hypertension artérielle. La plupart des femmes interrogées connaissaient les médicaments à base de plantes pour les anémies, la stimulation du lait maternelle, et les problèmes liés aux menstruations.

Les professionnels de santé ont signalé des bénéfices négatifs et positifs du rôle des médicaments traditionnels dans la vie des patients. Cependant, comme les politiques nationales ne permettent pas la pratique de la médecine traditionnelle dans les hôpitaux, et qu’il y a un manque de recherches disponibles, le nombre de conseils que les professionnels de santé peuvent donner est limité. Les auteurs concluent que plus de recherche et une meilleure compréhension du rôle des plantes dans les soins de santé des femmes amélioreraient beaucoup la qualité des services de santé fournis aux femmes.

English
Maternal mortality rates are relatively high in Gabon; 230 deaths per 100,000 births in 2010 compared to 8 for France. Due to lack of access to medical facilities, traditional medicine is the primary source of healthcare for many people. However little is understood about the patterns of use and knowledge of plant-based medicine, how this relates to women's health, and how closely this matches the health concerns prioritized by national governments and international organisations. Researchers at Lieden University in the Netherlends have recently completed a study on this issue in both Gabon and Benin. They carried out interviews and questionnaires with groups of women and medical professionals, and collected plant material, including inside the national parks.
The top statistical causes of maternal mortality that are prioritised by national governments in West Africa are haemorrhage, sepsis and hypertensive disorders. However, both women and health professionals cited other health concerns such as menstruation and infertility as the most important gynaecological health problems in Gabon; and health professionals identified STI's as a top concern, with a strong causal link between STIs, clandestine abortions and infertility.
At least 189 plant species are used by women in Gabon for traditional healthcare practices; most species are used for pregnancy, vaginal cleansing and high blood pressure, and most women interviewed knew herbal remedies for anaemia, breast milk stimulation, and menstrual related concerns.
Health professionals reported both negative and positive benefits to the role of traditional medicine in their patients lives, however as national policies do not permit the use of traditional medicine in hospitals, and there is a lack of available research, the amount of advice that health professionals can give is limited. The authors conclude that more research and a better understanding of the role of plants in women’s healthcare could greatly improve the quality of health services provided to women.

Reference
Towns, A. M., & van Andel, T. (2014). Comparing local perspectives on women’s health with statistics on maternal mortality: an ethnobotanical study in Bénin and Gabon. BMC Complementary and Alternative Medicine, 14(1), 113. doi:10.1186/1472-6882-14-113 .

Wednesday 30 April 2014

Satellite data can produce very different carbon estimates to ground plots

Francais
Une nouvelle étude a été publiée par nos collègues de l’université d’Edinburgh, Leeds et Oxford. Elle compare les cartes carbone générées par l’imagerie satellite de deux études célèbres (Sassan et al., 2011 and Baccini et al.,2012) avec les données de parcelles forestières du programme RAINFOR à travers l’Amérique du sud. La carte produite à partir des mesures des parcelles de forêts a révélé des gradients régionaux clairs dans la biomasse que les deux cartographies satellitaires n’ont pas pu détecter. Alors que les données des parcelles sont considérées par les auteurs comme étant plus représentatives de ces tendances régionales que les cartographies satellitaires, ils ne recommandent pas d’utiliser seulement les données des parcelles pour générer des cartes carbone. Le message principal à retenir est que les cartes carbone sont le mieux produites en calibrant minutieusement un grand nombre de parcelles de terrain aux images satellitaires et en utilisant des procédures de validation robustes qui prennent en compte les variations écologiques connues dans la densité du bois des arbres et l’allométrie.

English
A new study has been published by our colleagues at the Universities of Edinburgh, Leeds and Oxford. It compares carbon maps produced by satellite imagery from two well-known studies (Sassan et al., 2011 and Baccini et al.,2012), with forest plot data from the RAINFOR programme across South America. The map produced from forest plot measurements revealed clear regional gradients in biomass, that both satellite maps failed to detect. While the plot data are considered by the authors to be more representative of these regional patterns than the satellite maps, they do not advocate using plot data alone to generate carbon maps. The take-home message is that carbon maps are best produced by carefully calibrating a large number of field plots to satellite images using robust validation procedures that take into account known ecological variations in tree wood density and allometry.

References
Mitchard E.T.A. et al. (2014) Markedly divergent estimates of Amazon forest carbon density from ground plots and satellites. Global Ecology and Biogeography, DOI: 10.1111/geb.12168

Saatchi, S.S., Harris, N.L., Brown, S., Lefsky, M., Mitchard, E.T.A., Salas, W., Zutta, B.R., Buermann, W., Lewis, S.L., Hagen, S., Petrova, S., White, L., Silman, M. & Morel, A. (2011) Benchmark map of forest carbon stocks in tropical regions across three continents. Proceedings of the National Academy of Sciences USA, 108, 9899–9904.

Baccini, A., Goetz, S.J., Walker, W.S., Laporte, N.T., Sun, M., Sulla-Menashe, D., Hackler, J., Beck, P.S.A., Dubayah, R., Friedl, M.A., Samanta, S. & Houghton, R. (2012) Estimated carbon dioxide emissions from tropical deforestation improved by carbon-density maps. Nature Climate Change, 2,182–185.

Tuesday 22 April 2014

Climate change and fire: the tipping point for our rainforests?

Francais
La façon dont les changements climatiques futurs vont probablement impacter les forêts du Gabon n’est pas encore claire, mais la plupart des scientifiques sont convaincus que les effets combinés de la dégradation des forêts, la chasse excessive et les changements climatiques vont avoir des conséquences dévastatrices sur les forêts pluvieuses tropicales et la faune qui en dépend.
Cependant, un élément qui a souvent manqué dans les modèles climatiques de la santé des forêts est le feu. Actuellement, les fortes précipitations et les conditions humides élevées au Gabon favorisent des feux en milieu sauvages de faible intensité qui sont limitées principalement aux savanes, et ne brulent pas de grandes étendues de forêt. Cependant, une nouvelle étude publiée dans le journal PNAS montre comment ces liens sont fragiles, et que les sécheresses et les feux peuvent entrainer une grande mortalité des grands arbres dans les forêts pluvieuses tropicales qui ne sont normalement pas combustibles. Effectuée dans les forêts pluvieuses brésiliennes, l’étude a comparé trois régimes de feu (jamais brûlé, brulé annuellement, et brulé tous les trois ans) dans des parcelles à travers la zone de transition forêts-savane. En 2007, une sévère sècheresse régionale s’est produite et les parcelles ont connu des faibles précipitations, une faible humidité, des températures élevées de l’air, une sécheresse élevée du sous-bois, un faible taux d’humidité de la litière et des quantités élevées d’éléments combustibles comparé aux années sans sécheresse. Pendant cette année, les feux expérimentaux ont causé une augmentation massive de la mortalité des arbres, qui était plus élevée le long des lisières de forêts brûlées tous les trois ans. Cela a engendré une diminution de 30% de la biomasse aérienne, et avec une faible couverture foliaire, les herbes ont pu coloniser les zones brûlées, ce qui a par la suite a augmenté l’intensité des feux dans les années suivantes. L’environnement forestier s’est ainsi efficacement transformé en environnement savanicole.

Alors que les données satellites montrent déjà que dix fois plus de forêts ont été brûlé en 2007 que la moyenne dans le sud-est de l’Amazonie, cette étude est la première à présenter des preuves du terrain d’un seuil critique des forêts causé par le feu. Leurs résultats montrent comment la déforestation a certainement accru le risque des feux de grande intensité en accroissant la quantité de lisière de forêts dans la région, et cela a des implications claires au-delà de l’Amérique du sud. Au Gabon, la plupart des feux de savane ne sont ni documentés ni gérés, et les études d’impact des feux sont rares. Avec la dégradation des forêts qui va probablement augmenter à cause des pressions d’une population urbaine croissante et du plan de développement national, comprendre où le niveau critique se trouve dans la relation entre le climat, le feu et la fragmentation des forêts serait capital pour protéger les forêts du Gabon dans le futur.

English
How future climate change is likely to impact the ecology of Gabon's forests is not yet clear, but most scientists are in no doubt that the combined effects of forest degradation, over-hunting and climatic changes will have devastating consequences for tropical rainforests and the fauna that depend on them.
However, one element that is often missing from climatic models of forest health is fire. Currently, high rainfall, high humidity conditions in Gabon favour low intensity wildland fires that are limited mainly to savannahs, and do not burn large areas of forest. However, a new study published in the journal PNAS shows how fragile these relationships are, and that drought and fire can trigger massive tree mortality in tropical rainforests that are not normally combustible. Conducted in the Brazilian rainforest, the study compared 3 different fire regimes (never burned, burned annually, and burned every 3 years) in plots across a forest-savannah transition zone. In 2007, a severe regional drought occurred and the plots experienced lower rainfall, lower humidity, higher air temperature, higher understory dryness, lower litter moisture content and higher fuel loads, compared to non-drought years. During this year, the experimental fires caused a massive increase in tree mortality, which was highest along forest edges in areas burned every 3 years. As a result, above-ground biomass decreased by up to 30%, and with lower leaf coverage, grasses were able to colonize the burned forest areas, which in turn increased fire intensity in subsequent years. The forest environment effectively shifted to a savannah-like environment.
While satellite data already show that 10 times more forest burned in 2007 than on average in SE Amazonia, this study is the first to present field-based evidence for a tipping point in forests due to fire. Their results show how deforestation is likely to increase the risk of high-intensity fires by increasing the amount forest edges in the region, and has clear implications beyond South America. In Gabon, most savannah fires are undocumented and unmanaged, and fire impact studies are rare. With forest degradation expected to increase due to the pressures of a growing urban population and national development plan, understanding where the tipping point lies in the relationship between climate, fire and forest fragmentation may be critical to protecting Gabon's forests in the future.


Reference (download article at this link)

Paulo Monteiro Brando, Jennifer K. Balch, Daniel C. Nepstad, Douglas C. Morton, Francis E. Putz, Michael T. Coe, Divino Silvério, Marcia N. Macedo, Eric A. Davidson, Caroline C. Nóbrega, Ane Alencar, and Britaldo S. Soares-Filho (2014). Abrupt increases in Amazonian tree mortality due to drought–fire interactions. PNAS. published ahead of print April 14, doi:10.1073/pnas.1305499111




Friday 18 April 2014

You are what you eat: hair reveals ape diets in Loango NP

Francais
L’étude des espèces rares ou éteintes est particulièrement difficile pour les chercheurs qui sont confrontés à un manque de matériels biologiques et à des observations, entrainant une forte demande pour développer des méthodes qui exploitent le maximum de données à partir des plus petites sources.
L’analyse des isotopes stables est une méthode bien développée qui utilise la distribution des isotopes stables dans les matériels biologiques pour tirer des conclusions sur le régime alimentaire et le niveau trophique. Les ratios de l’isotope du carbone (δ13C) sont utiles pour différentier les plantes qui ont des processus photosynthétiques différents (les plantes en C4 et C3), et les isotopes du Nitrogène (δ15N) sont utiles pour différentier les différents niveaux trophiques (régimes alimentaires herbivore, omnivore, ou insectivore).
Nos collègues de l’institut Max Planck ont récemment publié un article qui rapporte la première étude effectuée sur des isotopes comparant les préférences alimentaires des gorilles et des chimpanzés sympatriques dans le parc national de Loango.
En analysant les ratios des isotopes δ13C et δ15N des plantes alimentaires des primates et des poils collectés dans leurs nids, ils ont réussi à détecter la séparation des niches des régimes alimentaires entre les deux espèces et à voir les variations saisonnières dans ces régimes.
Leurs résultats s’accordent avec d’autres études de régimes alimentaires menées sur la même population : ils ont trouvé que la principale source de nourriture des gorilles étaient les plantes herbacées, alors c’était les fruits pour les chimpanzés ; ils ont détecté des différences de niche entre les espèces, mais aussi des chevauchements entre les régimes alimentaires. Des analyses successives des poils ont révélé, comme les autres études, que les chevauchements dans le temps des régimes alimentaires entre les espèces, avec les gorilles montrant une plus grande variation saisonnière dans les isotopes δ13C que les chimpanzés, certainement dû à des variations dans les proportions de feuilles et des fruits consommés.

Validée par d’autres études d’analyses de composition de régime alimentaire (telle que les analyses des fèces), cette technique a des implications pour les études paléoanthropologiques, particulièrement pour les reconstructions des régimes alimentaires des fossiles hominiens.

English
The study of rare or extinct species is particularly challenging to researchers faced with a lack of biological material or observations, and there is a strong impetus to develop methods that exploit the maximum data from the most minimum of sources.
Stable isotope analyses is a well-developed method that uses the distribution of stable isotopes in biological material to draw inferences regarding diet and trophic level. Carbon isotope ratios  (δ13C) are useful for differentiating plants with different photosynthetic pathways (C4 and C3 plants), and Nitrogen isotopes (δ15N) are useful for differentiating different trophic levels (herbivores v omnivore or insectivore diets).
Our colleagues at the Max Planck Institute have recently published an article that reports on the the first isotope study comparing dietary preferences of sympatric gorillas and chimpanzees, conducted in Loango NP.
By analysing the δ13C and δ15N ratios of ape food plants and ape hair samples found in nests, they were able to detect dietary niche separation between the two species and look at seasonal variations in diet.
Their results agreed with other dietary studies conducted on same population; they found that gorillas' main food resources were herbaceous plants, whereas for chimpanzees it was fruits; they detected niche differences between species, but also dietary overlap. Sequential hair analyses revealed, like other studies, that dietary overlap varied between species over time, with gorillas showing much greater seasonal variation in δ13C to chimps, likely due to variations in the proportions of leaves versus fruit consumed.
Ground-truthed to other studies of dietary composition (such as faecal analysis), this technique has implications for paleoanthropological studies, particularly for dietary reconstructions of fossil hominins.

Reference
Oelze, V. M., Head, J. S., Robbins, M. M., Richards, M., & Boesch, C. (2014). Niche differentiation and dietary seasonality among sympatric gorillas and chimpanzees in Loango National Park (Gabon) revealed by stable isotope analysis. Journal of Human Evolution, 66, 95–106.


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